Ce qu’il faut garder à l’esprit
Il faut être aussi attentif aux aspects suivants :
Les Feuillus et les Résineux. En France, les arbres feuillus représentent près des 2/3 des boisements. Le tiers restant se compose d’arbres résineux. Cette répartition ne se modifie pratiquement pas en France depuis des années, alors que la demande de bois s’est intensifiée sur les résineux. Le monde de l’écologie s’insurge donc à tort à propos de cette répartition entre les essences feuillues et résineuses qui leur semble déraper au profit des résineux en regard des reboisements artificiels réalisés ça et là.
Cinq des critères de base déterminant la gestion durable.
Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des futures générations à utiliser les forêts de manière aussi productive, écologique et fonctionnelle qu’aujourd’hui. Promouvoir des pratiques encore plus responsables pour les forêts gérées, tant au plan économique qu’environnemental. Améliorer à long terme la santé et la productivité des forêts en les protégeant contre les incendies, les parasites, et les maladies. Préserver les forêts qui ont une importance biologique, géologique ou historique particulière, afin de protéger leurs qualités spécifiques. Améliorer en permanence la gestion forestière et contrôler les progrès réalisés pour qu’elle soit toujours orientée ainsi. Ces critères s’inspirent de ceux énoncés en matière de responsabilité et de gestion environnementale par diverses conférences internationales récentes.
MAIS …
La déforestation. La France ne subit pas de déforestation, ni même l’Europe. Il faut vigoureusement s’élever contre cette idée de déforestation, lorsque ce concept est appliqué à nos pays européens actuels. Pour preuve, sur les deux derniers siècles, soit de 1800 à nos jours, la surface forestière en France a été multipliée par un facteur supérieur à deux. En 1790, il y avait en France 6,7 millions d’hectares de forêts et en 2010, 16,5 millions d’hectares. Les récentes évolutions en matière de déprise agricole pourraient se solder par une augmentation des surfaces reboisées. On est donc loin d’une disparition de la forêt en Europe. Et cela sans parler de la notion d’énergie renouvelable à court terme qui a cours en forêt.
Les coupes rases. Il faut dire d’emblée que ce sont des méthodes traditionnelles d’exploitation des bois et forêts. En effet, certaines essences ne peuvent pas être exploitées autrement que par ce principe de la coupe rase. Certaines méthodes de gestion, tout à fait normales et honorables, conduisent inéluctablement aussi à ce type d’exploitation. Si l’on veut les éviter pour des questions de gestion des paysages, il faut vraiment penser à la réalisation d’éclaircies, pour permettre à des peuplements, plantés artificiellement ou même présents naturellement, de commencer leur régénération bien avant d’avoir à être exploités. Nécessité des éclaircies. Traditionnellement pour produire du bois d’œuvre, il faut effectuer des nettoyages répétés dans les peuplements forestiers. C’est le principe des éclaircies. Ces éclaircies visent à favoriser le développement des plus beaux arbres d’une parcelle, grâce à une exploitation contrôlée des arbres de moindre qualité ou en surnombre. Sans une élimination minimum d’une certaine concurrence, les arbres de qualité ne profiteraient pas des mêmes chances. Le cycle forestier normal ne peut se passer des éclaircies.
L’utilisation des produits d’éclaircies.
Ces éclaircies sont très utiles sur d’autres plans. Elles produisent du bois de chauffage, du bois destiné à l’industrie des panneaux ou enfin de la matière première pour les papetiers. Si cette production n’était plus utilisée par les ménagères dans leurs fourneaux ou leurs chaudières, par une partie des industriels du bois – les fabricants de panneaux de particules et de matériaux en bois reconstitués – ou par les papetiers pour la fabrication du papier, cette production de bois serait, purement et simplement, gâchée et perdue pour toute la communauté mondiale. En outre, ne pas réaliser ces éclaircies forestières conduirait à ce qu’il y ait sur une même parcelle des arbres qui auraient tous le même âge et qui pousseraient plus lentement. Le gestionnaire n’aurait donc alors pas d’autre alternative que de les couper tous au même moment en réalisant des coupes à blanc-étoc.
La production de papier. Il n’est jamais utilisé de gros bois (bois d’oeuvre) dans la fabrication du papier, mais du bois d’éclaircie, des rebuts de scierie ou du petit bois provenant des houppiers des grands arbres.
Les dangers du papier recyclé. Il faut informer les adeptes du papier recyclé qu’en conséquence, il est imprudent de vouloir en fabriquer pour un usage généralisé, par exemple, pour des journaux. En effet, le papier recyclé, s’il se généralisait, gênerait l’écoulement économique des produits d’éclaircies, qui ont déjà du mal à être réalisées en pratique, alors que nous savons bien désormais, qu’elles sont techniquement obligatoires pour le maintien et une évolution durable des forêts. En outre, le coût en dépollution chimique directe que crée la difficile extraction des encres des papiers usagés, est faramineux.
La Chasse. Mais, si l’on veut continuer à disposer de belles forêts, il faut maintenir absolument une pression sur le cheptel animalier, car il faut contenir la densité de grands animaux à un niveau compatible avec la capacité d’accueil du biotope. C’est la complémentarité qu’il faut rechercher dans ce domaine, par la primauté de l’un sur l’autre.
Il est important dès à présent de prendre en compte les importants dégâts que le gibier occasionne à la forêt. Sa régénération, qu’elle soit naturelle ou artificielle, de petite ou plus grande surface, est véritablement menacée. A défaut, très vite, même les populations urbaines commenceront à se rendre compte qu’il est déjà très tard pour sauver bon nombre des boisements artificiels actuels ou de régénérations naturelles réalisées pourtant à grands frais. En effet, dans de tels cas, il est certain que les forêts ne peuvent pas être gérées de façon durable. Face aux dégâts de gibier en forêt, il faut lancer un cri d’alarme.
Le concept d’écocertification. Il s’agit d’un sujet d’actualité, dont le but est de rassurer la majorité des utilisateurs potentiels (les consommateurs) de bois sous toutes ses formes. En effet, l’écocertification visera à conférer un label de qualité officiel à la gestion forestière de tels ou tels massifs producteurs, ce qui conduirait assez rapidement à ne pouvoir commercialiser que du bois provenant des seules forêts qui répondent aux critères de gestion durable, définis dans les référentiels de gestion durable et volontairement adoptés par le producteur.